Les températures nous le font bien comprendre ces derniers jours. Aucun doute, nous sommes bien en hiver ! Et qui dit hiver dit non seulement froid de canard, mais aussi verglas, bonhommes de neige, , ski, chalet, repas au coin du feu, fondue, tartiflette, raclette. Et qui n’aime pas la raclette ? Votre serviteur oui, mais qui d’autre ? Je vous le dis, personne ! Sauf que votre serviteur a la chance de savoir quel vin (et notamment quel vin blanc) boire avec une raclette ! Donc du coup, on se prépare, on fait chauffer les poêlons, et on dégaine les bouteilles de la cave, c’est parti !
Consommer local !
Par habitude dans les accords met et vins, on a tendance à recommander avec un plat régional un vin voisin. C’est souvent assez judicieux, car qui mieux que le voisin ne sait produire un vin parfait avec la spécialité régionale ? Et qui plus est, nous avons la chance de vivre dans un pays où chaque région a sa spécialité culinaire, et son vin, du coup, on peut jouer la facilité et aller à proximité, qu’en dites-vous ?
Et mieux je dirais, pourquoi ne pas tenter cela sur nos plats à base de fromage fondu (tartiflette, raclette…) ? On est dans des plats de montagne (plus ou moins hautes, certes, mais des montagnes), donc regardons les vins de montagne sapristi ! Jura, Savoie, à moi !!!
Quel vin blanc avec une raclette ?
Déjà, préférez-vous le rouge ou le blanc ? C’est important, car cela va changer un petit peu les choix.
Un vin droit pour casser le gras
Commençons par les blancs. Déjà car c’est l’accord idéal avec une raclette, mais aussi avec une fondue ou une tartiflette. Sur ce type de plat très puissants en goût (et en odeur), il est déconseiller de sortir un vin d’une grande complexité, au risque qu’il se fasse dévorer tout cru par votre repas. L’idéal est d’avoir quelque chose donc de plutôt léger, facile à boire, et surtout doté d’une belle acidité pour pouvoir casser le gras du plat.
L’acidité permettra de plus de « réveiller » vos papilles endormies par la charcuterie et les patates baignant dans ces fines préparations fromagères diverses.
Un vin de Bourgogne avec la raclette ou fondue
On peut commencer, rien que par esprit de contradiction, par aller dans une région peu montagneuse (mais pas éloignée pour autant) comme la Bourgogne. Si l’on évitera les grands Meursault et autres chardonnay d’une grande complexité, on peut sans soucis partir sur une petite appellation village pour s’accorder avec notre plat. Dans l’idéal, un bon vin issu du cépage aligoté fera parfaitement l’affaire ! Dans l’esprit, un petit chablis peut aussi tout à fait convenir.
Côté Jura et Savoie
On s’adresse ici aux puristes, ceux qui souhaitent prendre un vin local avec leur raclette. Idéalement pour faire dans le régional, on peut aller avec des Apremont ou Crepy. Ces deux appellations savoyardes proposent des vins blancs aussi légers que plaisants. Ne cherchez pas forcément ici une grande complexité, plus une vraie grande buvabilité pour aller avec votre plat convivial.
Pour les amateurs de ski de fond, l’accord idéal sera avec les vins du Jura. Côté blanc, préférez des vins d’AOC Arbois, L’Etoile ou simplement des Côtes du Jura. On en a goûté un certain nombre dans ces lignes, l’occasion de repérer de bonnes références ! Si vous avez envie de passer la frontière, vous trouverez des chasselas alsaciens ou suisses peuvent aussi tout à fait convenir dans ce style.
Boire un vin rouge avec une raclette ou fondue ?
Pour le rouge, on va aller chercher dans des vins locaux (idéalement), avec une charpente un peu présente (sans être étouffante), tout en étant fruité. Pourquoi la charpente ? Car les tanins, la structure permettront d’aider à « digérer » le gras, et les fruits de permettre une dégustation pas juste de « soif », mais qui apportera quelque chose à votre fondue, tartiflette ou raclette.
Rester savoyard : la Mondeuse
Un qui choix semble naturel est forcément la mondeuse. Ce cépage rouge de Savoie a la bonne idée d’avoir la fruit et la charpente pour lui ! Mieux que ça, sa charpente sait être présente sans être étouffante. Ainsi, la structure répondra confortablement au fromage sans non plus l’écraser.
Son côté fruité, voire parfois truffé en vieillissant enrichira votre expérience gustative. Un plaisir donc à goûter entre deux fourchettes (ou poêlons) de notre plat roboratif.
Au Jura, et au-delà !
Après, si vous êtes réticent au vin de Savoie rouge à base de mondeuse, d’autres choix se présentent à vous. En restant local sur le ski de fond, dégainez un trousseau ou poulsard jurassien. Leurs structures s’adapteront bien sur votre plat.
Si vous êtes plus aventureux, vous pouvez toujours vous rabattre confortablement sur un pinot noir ou merlot. N’hésitez pas à foncer dans un vin plutôt variétal (comprendre, qui fait ressortir la typicité du cépage) que l’on peut trouver dans le Nouveau Monde. Les cépages y sont souvent bien poussés, et on y retrouve le fruit et la charpente nécessaire. Ainsi, un pinot noir de Nouvelle-Zélande ou de Californie fera bien l’affaire, ou même un merlot chilien ou d’Afrique du Sud sera tout à fait agréable.
Évitez en revanche de vous la péter avec un Chambolle-Musigny ou avec un Saint-Emilion Grand Cru. Ou plus généralement tous vos grands vins rouges. Vos invités ne pourront en apprécier les saveurs, qui trépasseront sous les assauts du fromage à raclette, fondue ou du reblochon.
Bon, maintenant, vous savez ce qu’il vous reste à faire. On fait chauffer les fourneaux, et que ça saute !