Ouverture de ce jeune Saint-Emilion Grand Cru Classé (Bordeaux) qu’est le Grand-Corbin-Despagne, sur un millésime 2007 bon, sans être phénoménal. Cette bouteille était le 3e prix du concours des accords mets & vins de Pâques organisé par l’organisme Prodegustation que je recommande chaudement.
Mais qu’en est-il de ce vin ? Encore très clair, il montre des tonalités de brique avec des reflets violacés, signe de sa jeunesse. Très peu gras, ses larmes disparaissent vite sur le verre, nous laissant entendre un vin finalement souple et léger.
Au nez, le travail de l’homme est encore prédominant sur le sol. Ne remontent en première impression quasiment que des arômes issus du travail manuel : De l’empyreumatique entouré d’arômes boisés et vanillés, tous trois apportés par le passage en fût du vin. Ce n’est qu’une fois passé ces premières impressions que viennent les arômes plus « terrestres » que sont les fruits rouges encore bien croquants (merci au Merlot qui représente 80% de l’exploitation) et quelques rares mais plaisantes épices.
En bouche, le vin est très agréable, équilibré comme il faut. Sa rondeur et son amplitude, couplées au croquant des fruits le rend gourmand à souhait. Les tanins sont superbes et l’astringence limitée. Le bois a en plus la bonne idée de se faire bien plus discret en bouche qu’au nez, laissant donc aux fruits plus de place pour s’exprimer.
Peu de défauts en somme, un très beau vin, qui mériterait cependant encore une dizaine d’années afin de pouvoir gommer les notes de l’homme, encore trop influentes sur sa charpente.