Je voue une admiration sans limites à la terre de Vouvray. Et non, mes lointaines origines tourangelle n’y sont pas QUE pour ça. Dites-vous que Vouvray est quand même un terroir qui vous permet avec UN seul cépage (le chenin blanc) de produire sur une dizaine d’hectares des blancs secs tranchés, des demi-secs savoureux, des moelleux miellés et droits, et des blancs effervescents que beaucoup de champenois n’arrivent pas à faire. Bon, cet engouement n’est évidemment pas valable pour tous les producteurs de l’appellation, cette dernière connaissant ces bons et mauvais vignerons comme toutes.

Mais nous reviendrons sur la région plus tard, aujourd’hui, je veux vous parler d’un vigneron qui fait définitivement parti des bons : Philippe Brisebarre. Récemment nommé président du conseil régional de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine), ce vigneron nous gratifie d’excellents vins, et c’est de l’un d’eux que je souhaite vous parler.

J’ai donc goûté il y a quelques jours au Vouvray demi-sec millésime 1985 du domaine Brisebarre. Très bonne année pour les blancs moelleux de la Loire (en plus d’être une bonne année en général 😉 ), j’attendais donc beaucoup de ce flacon.

Vouvray_Brisebarre_1985Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu. Le bouchon ayant mal supporté le poids des années, le vin est passé par la phase carafe de manière quasiment obligatoire. Rien que de le verser fut déjà un plaisir. Une belle couleur d’un jaune soutenu, presque doré, le carafage relevant des notes de fruits exotiques et confits qui venaient caresser mes narines.

Inutile de vous dire que le nez de ce vin est très bon, riche en fruits. Une belle complexité que l’on retrouve dans un vin vieux, ayant très bien vieilli et étant au top de sa forme. Bref, un plaisir au nez. Que dire donc de la bouche si ce n’est qu’elle tient toutes ses promesses ? Suave, le sucre est présent mais se marie parfaitement à l’acidité qui vient tendre le vin. Il en résulte donc un nectar flattant le palais sans être lourd, apportant une belle part de fraîcheur et une longueur en bouche on-ne-peut plus plaisante. Au niveau des arômes, on retrouve bien nos fruits confits, nos fruits exotiques, mais aussi une tonalité de miel flatteuse sans jamais « endormir » la bouche. Ce Vouvray de 26 ans est en pleine forme, ne vous endors pas, au contraire, il réveille, donnant énormément à son dégustateur.

Un défaut peut-être ? Et bien malheureusement, il ne se conserve pas. Ouvrez le, buvez-le dans la soirée. Mais d’un autre côté, qui en laisserait ?