Inutile de le cacher, je suis un grand amateur du domaine Chantal Lescure. Donc quand je me promène du côté de Nuits-Saint-Georges, comment pourrais-je passer à côté ?
Possédant un vignoble de 18 hectares – orienté vers l’agrobiologie dès 1997 (et certifié depuis), le domaine est géré par Aymeric Machard de Gramont et a pour maître de chais François Chavériat. Homme entier, il travaille avec passion sa vigne et son vin dans un objectif simple : Faire un vin qui soit bon maintenant et dans plusieurs années. Et il y réussit ma foi très bien.
A peine arrivés au domaine, nous voici partis dans les chais pour goûter directement au tonneau la (petite) récolte 2012 :
Côtes de Beaune blanc
Ce vin vous scotche directement par sa minéralité. J’avoue aimer cela – et donc déguster de nombreux vins ayant cette caractéristique – et pourtant je n’en ai jamais goûté un comme celui-ci. Après 7 mois seulement passés en cuve, c’est droit, net, on peut difficilement nous cacher que cette vigne est posée sur un sol très calcaire…
Nuits-Saint-Georges rouge
Un vin jeune qui fait jeune. Très positionné sur le fruit, il s’annonce très bien pour la suite (et nous le verrons en dégustant des millésimes plus anciens). Un beau plaisir immédiat.
Pommard Les Bertins
Assez difficile à déguster si jeune. La fermentation malolactique ne s’étant pas encore faite, le vin est fermé et ne laisse filtrer que très peu de son potentiel. Par contre, on lui retrouve cette droiture, signe de la maison, déjà très prononcée.
Après ces dégustations en « off », un petit tour sur des bouteilles plus « stabilisées » est nécessaire, ce que nous faisons avec le plus grand plaisir.
Côtes de Beaune – La Grande Châtelaine 2010
Un grand vin blanc. C’est ma première réaction à la dégustation de cette bouteille. Beaucoup de tension, un peu de gras, tout ce qu’il faut pour un grand blanc bourguignon, et on y est, assurément. Cela nous rappelle cette cuvée 2012…Et laisse présager vraiment quelque chose de magnifique.
Pommard 1er cru – Les Bertins 2011
Encore un test un peu fun, le vin ayant été embouteillé la veille… On sent de nombreux fruits rouges, mais le tout est encore fermé et finalement pas encore stabilisé.
Pommard – Les Vignots 2010
Une vigne qui se trouve sur les hauteurs de Pommard, exposée plein sud. On retrouve une belle maturité, avec un côté animal prononcé, accompagnant quelques fruits noirs. Enfin, une fois n’est pas coutume, une très belle longueur en bouche clôture la dégustation.
Pommard 1er cru – Les Bertins 2010
On se rapproche enfin de ce vin qui m’a tant ému. C’est doux, très fin, où des tanins irréprochables côtoient un beau fruit et une tension bouleversante. Bref, mon coup de coeur sans hésitation.
Nuits-Saint-Georges 2007
3 parcelles différentes donnent naissance à ce vin assis sur le fruit, la gourmandise. Ce millésime 2007 est parfaitement ouvert, avec un beau velouté. Du plaisir, du plaisir, et encore du plaisir.
Pommard – Les Vignots 1998
Bouteille intéressante permettant de deviner l’évolution que peut suivre les autres Pommards de la maison. Arrivé à une belle apogée, le vin a un bouquet très ouvert, composé de fruits noirs et d’épices très fines. Les tanins sont bien fondus, souples, tout en restant solides. Bref, un résultat qui nous rend impatient d’attendre l’apogée des autres millésimes !
En conclusion, c’est une vraie belle dégustation et rencontre que l’on fait au domaine Chantal Lescure. Des vins toujours très droits, très honnêtes, traversant le temps avec une tenue remarquable. Et ces Bertins…