Lors d’une promenade récente dans notre belle vallée de la Loire, je n’ai pas pu résister à l’envie de m’arrêter aux alentours de Montlouis.
Voisine de Vouvray, Montlouis produit des vins assez proches en terme de style, blancs à base de chenin blanc, pouvant être secs, demi-secs, moelleux, liquoreux ou effervescents. Le tout avec des vins souvent un peu plus austères, un peu plus raides que les vouvrays, mais toujours d’une belle finesse et très intéressants.
Et à Montlouis, l’étape obligatoire est celle de la cave insolite de François Chidaine ! Au-delà de sa superbe sélection de vins d’autres producteurs (François Cotat, Didier Dagueneau, Agrapart…), on y trouve aussi toute la production du domaine. Entièrement conduit en biodynamie, François Chidaine est une référence à Vouvray/Montlouis. Démonstration par l’exemple !
Vouvray Les Argiles 2012
Le Vouvray les Argiles est une belle expression de chenin sur argiles et craie. Les agrumes sont très expressifs dans un vin très vif. Une finale saline se montre très présente.
Montlouis Le Clos du Breuil 2013
Une cuvée exemplaire sur ce que peut donner un chenin très minéral. Les agrumes sont bien présents, ainsi qu’une petite rondeur rappelant les fruits exotiques. Le vin arrive à offrir à la fois une belle amplitude et une acidité très marquée, avec une légère amertume en finale.
Montlouis Les Choisilles 2013
On gagne en maturité sur les Choisilles. Très fin au nez, on trouve des notes de fruits mûrs, de pêche, d’abricot en plus des agrumes plus discrets. Plus rond en bouche, on retrouve cette trame acide typique, et une belle amertume en finale.
Montlouis Les Bournais 2013
Beaucoup plus de maturité ici. Les arômes sont solaires, presque miellés avec de jolis fruits exotiques. Seulement 4g de sucres résiduels, mais on lui retrouve un volume et des arômes que l’on est habitué à avoir sur des demi-secs. Le côté champignonneux du chenin commence à s’exprimer, et tout cela porté par une belle tension. Une superbe cuvée qui mérite de vieillir.
Montlouis Les Choisilles 2011
Grande sœur des Choisilles 2013, c’est un bel exemple de ce que peut donner cette cuvée avec un peu d’âge. La trame nerveuse est toujours là, mais les agrumes ont laissé leur place aux fruits blancs et au coing. Un beau début d’évolution donc !
Montlouis Moelleux 2010
Un millésime étonnant qui donne un vin moelleux avec relativement peu de sucres résiduels (on est à 40g par litre). La bouche est portée par les notes de coing, de miel et un début d’arômes de champignon. Le sucre est là, discret, très bien intégré. L’acidité typique du domaine est toujours là, portant le vin et lui assurant un magnifique avenir.
Vouvray Moelleux 2010
Plus de classicisme ici. Plus de sucre (70g de résiduels), on trouve des notes très mûres en bouche. Beaucoup de miel, des notes de sous-bois, et des champignons bien présents. Un vin pour les amateurs de chenins moelleux, sans aucun doute. L’acidité, bien que toujours présente, se fait plus discrète, le vin ayant un équilibre plutôt sur le sucre.
Montlouis Les Choisilles 1999
Pas proposé au caveau, j’ai eu la chance de déguster ce millésime au restaurant Ce que l’on sentait dans le début d’évolution 2013 -> 2011 se confirme. Le vin vire vers l’ambré, les agrumes tendent totalement à disparaître face aux notes d’évolution : coing, sous-bois, champignons, tout est parfaitement intégré dans ce vin. L’acidité est un peu en retrait, donnant une sensation plus proche d’un demi-sec, ce qui n’est pas pour nous déplaire…
Pour information, François Chidaine, comme beaucoup de producteurs sur la région, ont beaucoup souffert de la grêle. Ce sont ainsi 100% des vignes de Vouvray du domaine qui ont été détruites en 2013. Pour faire face, François Chidaine a vendu quelques bouteilles aux enchères, mais quoi de mieux pour le soutenir que d’acheter et boire ses quilles ?