Après la dégustation de son homonyme sur l’année 2009, remontons un peu les années afin de découvrir ce que peut-nous raconter un Coudoulet de Beaucastel après une petite décennie de vieillissement.
Sans aucune surprise, le vin commence à montrer son évolution dès le moment où il est dans le verre. Sa couleur est tuilée, mais reste riche en coloration, montrant que le vin avait une réelle belle profondeur dans sa jeunesse.
A peine porté au nez, le voici en train de nous jouer un grand jeu de séduction… Il a l’âge, et il sait avec quelles techniques il doit jouer. D’abord, présenter des fruits noirs, nous rappeler que c’est un vin de la vallée du Rhône méridionale, gorgé de soleil. Mais il veut aussi nous prouver qu’il n’y a pas que cela, et il apporte alors des arômes plus gourmands, naviguant sur la réglisse, le cacao… le tout sans perdre sa typicité qui m’avait réellement marqué sur sa descendance : Ce côté très végétal, qui s’exprime ici par des notes mentholées.
Bien qu’âgé de 11 ans, il se montre encore un peu agressif en bouche à l’ouverture, agressivité qui décline évidemment après quelques minutes (d’où l’intérêt de toujours attendre un petit quart d’heure – au moins – avant de déguster une bouteille). Une fois passée, il présente une belle franchise en bouche, porté sur les arômes de fruits et végétaux que l’on avait sentis. L’évolution est présente, mais pas encore affirmée (ce vin peut clairement encore vieillir), offrant un parfait équilibre entre un certain « croquant » de la jeunesse et une profondeur plus « assise », plus sage.
Un vrai plaisir que de le boire, et par lui d’imaginer ce que pourrait donner dans quelques années le Coudoulet de 2009 que j’avais bu il y a quelques mois… le temps est clairement un allié pour ce vin, et il est dommage de ne pas en profiter.