Vous n’êtes pas sans savoir que l’année dernière, j’ai outrageusement profité de mes vacances pour sauter dans la première voiture venue et fait le tour des vignes languedociennes (clic clic). Durant ce voyage, j’ai croisé la route de Véronique Attard, du domaine Mas Coris. Si nous nous étions déjà rencontrés sur Paris (au Lieu du Vin, la cave de Philippe…comme quoi), nous avons profité de ce moment pour découvrir avec elle ses vignes, son chai…bref, tout ce qui fait que son vin est vin.
L’histoire de Véronique et Jean est passionnante, et je ne pouvais donc pas ne pas leur proposer de passer « à la casserole » de cette série d’articles ! Bien que ce soit Véronique qui était mon contact durant l’interview, on constate que « monJean » (oui, c’est bien comme cela que cela s’écrit, je cite « pour ne pas être trop possessive » n’est jamais loin dans cette aventure !
Mais assez parlé, à toi Véro !
Bonjour Veronique ! En deux mots, qui es-tu, que fais-tu ?
Bonjour Tom ! Qui je suis… ben moi ! 🙂
Il est toujours difficile de répondre à une question si facile en apparence… Je suis une toute touche à tout curieuse : secrétaire médicale (si si dans une vie très antérieure), décoratrice d’intérieurs, tapissière en ameublement, artiste peintre, graphiste et bidouilleuse. J’adore redonner vie à de vieux objets, les transformer.
Je suis vigneronne dans le Languedoc, dans le petit village de Cabrières (34800-je précise parce qu’il y a plusieurs Cabrières dans notre sud).
Avec monJean (ma moitié-vraiment) nous avons créé notre domaine en 2009, mais vinifié pour la 1ère fois en 2010.
Très petit au départ, 1,79 hectares, il a grandi chaque année un peu plus au point d’arriver, tout bientôt, à 5,1 ha !
Pourquoi ce choix de devenir vigneron ?
J’aurais tendance à répondre : pourquoi pas ? Ou alors : par accident ou alors : parce que c’était le moment ! C’est la version courte…
Trêve de plaisanterie, si tu veux la version longue : monJean me demandait depuis 2 ou 3 ans si je voulais acheter des vignes et je lui répondais « pourquoi faire ? ». Avoir des vignes pour avoir des vignes ne m’intéressait pas. Et je ne nous voyais pas vignerons ! Nous n’avions jamais pensé à ça…
Et puis en 2009, un ami de 30 ans, Jean Natoli, œnologue et vigneron a acheté, avec un ami, des vignes vers Montpeyroux. Lors du pique-nique inaugural, monJean l’a assommé de questions quant à la faisabilité, pour nous, de le devenir.
Cette année-là aussi j’ai eu un gros souci de santé débouchant sur une douleur chronique, elle-même débouchant sur une fibromyalgie. Mon médecin m’a alors dit : « si vous voulez allez mieux, changez de vie ». Et voilà !
Ce changement de vie a-t‘il été difficile ?
En fait non, pas du tout ! Nous étions hyper motivés, heureux d’avoir un projet commun, d’apprendre et d’entreprendre.
Comment avez-vous décidé du terroir de Cabrières plutôt qu’un autre ?
Nous avons visité pas mal de vignes, et notre choix s’est fait naturellement vers cet endroit magique au pied du Pic de Vissou. Notre ami est venu évaluer l’état des vignes et nous a assuré que Cabrières était un beau terroir et qu’on pouvait y faire de belles choses. Il a eu tellement raison !
As-tu eu une aide extérieure ?
Heureusement que oui, nous n’y connaissions absolument rien, nous avons tout appris « sur la souche ! » Les 3 premières années, nous les avons passés à résoudre des problèmes. Nous rendons compte que nous y arrivions sans trop de souci, nous avons continué avec toujours beaucoup de bonheur et de plus en plus de passion…
Le métier de vigneron est complet (agriculteur, vinificateur, commercial)… as-tu des aides sur ces points ?
Heureusement oui ! Nous avons tâtonné à nos débuts, mais avec l’aide de cet ami, puis au fur et à mesure d’autres : Philippe, Sébastien, François, Benoit, Paul, Gwenaël, Claire et Alain, les viticulteurs aussi, nous avons appris encore et toujours. Nous avons beaucoup écouté, et le faisons encore, jusqu’à nous faire notre propre idée. Dans ce métier, l’humilité est reine et chacun de ceux qui nous entourent le savent. On ne peut qu’apprendre avec des gens comme eux. Presque toujours leurs phrases se finissent par « enfin, moi je fais comme ça, je ne sais pas si c’est vraiment comme ça qu’il faut faire, mais ça me va ! » Et j’adore, parce que ça laisse une grande liberté d’appréciation et d’appropriation, sans peur… Ça, c’est pour la vigne et les vinifications.
Pour le reste, toute la paperasse notamment, je n’hésite jamais à appeler les services concernés, dans quelque domaine que ce soit et j’ai toujours trouvé des gens à l’écoute.
Pour la commercialisation, je n’ai écouté que mon instinct, ma nature et l’envie de raconter notre aventure… Et vive les réseaux sociaux !
Qu’aimes-tu le plus dans cette nouvelle vie ?
Avoir appris le « temps des vignes », avoir trouvé un autre rythme immensément riche en petits bonheurs. Et pouvoir le partager, tout simplement..
Ah oui et aussi avoir la liberté de faire le #Harvestchallenge et les vendanges thérapeutiques !
Vous pouvez, bande de gourmands, retrouver la dégustation des vins de Véronique ici, ainsi que le site du Mas Coris !
Enfin, le Mas Coris, c’est sur internet là et dans la vraie vie à cette adresse (étape IN-DIS-PEN-SABLE en Languedoc) :
MAS CORIS
32 route de Clermont,
34800 Cabrières – France
Voilà, c’était la dernière rencontre de cet été 2015, si vous avez aimé, que vous en voulez d’autres, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !