Profitant des beaux, j’ai profité de ma nouvelle tradition de descendre en Bourgogne sur ce dernier pour revisiter certaines caves où je n’avais pas retraîné mes guêtres depuis quelques temps, ainsi qu’une belle … et très bien m’en a prit durant cette escapade chez les divers domaines que j’ai eu l’occasion de visiter ! Ou comment raviver la passion (jamais éteinte) pour les vins de Bourgogne !
Domaine Chantal Lescure à Nuits-Saint-Georges
J’avais déjà visité le domaine en 2013 (hop, c’est par là)… avec grand plaisir et succès ! Et autant dire que ce nouveau passage en 2019 est une excellente idée.
Sans rentrer dans le détail de tous les vins, disons que le souhait de François Chaveriat est de produire de grands vins, toujours très équilibrés et dotés d’une belle tension.
Mes coups de coeur ? Il y en a quelques uns. Je ne reviendrais pas sur mon amour de la puissance et de l’équilibre remarquable du Pommard les Bertins. Les curieux iront goûter le Pommard les Vignots puis les Vaumuriens pour comprendre l’importance d’un climat sur le vin, le premier étant exposé plus au sud que le second.
Les amateurs de vins tendus iront ouvrir un Nuits-Saint-Georges, et les gourmands, s’ils en trouvent, s’éclateront sur le Gamay du domaine.
Enfin, est-ce la peine de parler de la puissance, de l’élégance, de la droiture et de la capacité de garde du Vosne-Romanée 1er cru les Suchots ? Posé à quelques encablures de la Romanée Saint-Vivant et du Richebourg, c’est un grand vin de Bourgogne.
Domaine Thevenot le Brun à Marey les Fussey
Petit détour dans les Hautes-Côtes de Nuits où l’on trouvera ce domaine de 30 hectares pour une production d’environ 100 000 bouteilles par an. Hautes Côtes malheureusement souvent boudées, et qui pourtant produisent de très belles choses !
On pense notamment à cet Aligoté « La Pièce ». Un vin simple, frais, d’une belle acidité qui justifie à lui seul que l’Aligoté n’est pas juste bon à faire des kirs !
Côté Hautes-Côtes en blanc, le Clos du Vignon est un superbe blanc un peu fumé, aux belles notes d’agrumes. C’est complet, complexe, gras et acide, avec un côté très lumineux, solaire, et d’un grand équilibre.
Les rouges ne sont pas en reste avec les Renardes. Un Hautes-Côtes de Nuits légèrement torréfié au nez, avec de beaux arômes de fruits noirs, le tout dans un bel équilibre, croquant.
Domaine Albert Morot à Beaune
Geoffroy Choppin de Janvry a prit les rennes du domaine avec le 3e millénaire, au 1er janvier 2000 (oui, vous pouvez rétorquer que le début du millénaire était au 01/01/2001 mais je n’entrerais pas dans ce débat). Les 8 hectares du domaine, certifiés en bio depuis 2015, sont essentiellement posés sur des climats de Beaune 1er cru.
Mes coups de coeur ? Sans hésiter ce Beaune 1er Cru Bressandes au nez gourmand et fruit éclatant. L’acidité est contrôlée, offrant à cette cuvée un équilibre tendu sur les fruits.
Mon second coup de coeur est tout sauf une surprise tellement il est devenu pour moi un classique, il s’agit du Beaune 1er Cru Teurons. Un vin d’une grande précision, ciselé, d’un très beau potentiel de garde.
Une surprise ? La Fine de Bourgogne du domaine. Un très beau nez, une belle fraîcheur et une grande gourmandise. De quoi s’éclater sur un beau spiritueux qui sort de l’ordinaire !
Domaine des Closeaux, Jacques Bavard à Puligny-Montrachet
Autre ambiance une fois passé les portes du domaine des Closeaux. Ici, en plein coeur de Puligny-Montrachet, on y découvre un passionné, Jacques Bavard, qui a décidé de se lancer en 2006 dans la vinification de raisins de négoce. Comme il le dit si bien, c’est un « vin de garage » à hauteur de 15-18 000 bouteilles par an. Vin de garage, mais bon vin de Bourgogne !
Un grand travail au chais donc, avec des raisins produits en agriculture raisonnée. Et une volonté forte de produire des vin frais et net. Pas de bâtonnage ni soutirage ici donc, on recherche avant tout la netteté. Idem pour le souffre à la mise. Jamais plus de 35mg par litre, soit une valeur infime.
Et c’est réussi ! On pensera à cet Auxey-Duresses offrant un équilibre en gras, puissance et netteté, autour d’arômes d’agrumes mûrs, de pêche et fleurs blanches.
Le Saint-Aubin 1er cru Les Frionnes reprends les mêmes clés, la même trame, avec plus de gras, et un côté légèrement épicé et tannique qui saura plaire aux amateurs de blancs bourguignons !
Domaine Vincent Rapet à Pernand-Vergelesses
Ma dernière visite au domaine remontait à 2012 (et vous pouvez la lire ici). Le sérieux du domaine n’a pas changé, et l’on retrouve les vins toujours avec un grand plaisir.
L’Aloxe-Corton est toujours aussi vif, sur de belles épices qui vous accrochent. Et ce dès maintenant et pour les 3/4 années à venir. Le Beaune 1er Cru Clos du Roi est serein sur ses fruits noirs et sa grande trame acide.
Pour les amoureux de vins sereins, profonds, c’est vers le Corton Grand Cru Pougeot qu’il faudra se tourner… et profiter du moment.
Domaine Chanzy à Bouzeron
On change tout de suite d’échelle avec le domaine Chanzy, comptant pas moins de 80 hectares (500 000 bouteilles !) sur la Côte Châlonnaise, Côte de Beaune et Côte de Nuits. Avec quand même 24 hectares de Bouzeron, ce qui en fait le plus grand producteur de l’appellation, appellation qui gagne de plus en plus de lettres de noblesse (méritée), entre autre grâce au travail du domaine !
On commencera donc par le Bouzeron Clos de la Fortune 2017, un monopole du domaine. Un nez discret, des agrumes mûrs, une bouche charpentée, grasse et avec une belle trame acide. Légèrement fumé, cela en fait une cuvée parfaite pour découvrir la profondeur de l’aligoté et comprendre que c’est un vin de Bourgogne comme un autre !
Pour les curieux, on ira fouiner sur la cuvée des 20 ans 2017. Sur cette cuvée, l’aligoté est travaillé comme un Meursault, en fûts neufs, bâtonné et poussé pour voir ce qu’il donne dans ses retranchements. Le résultat est un vin surprenant, riche en arômes d’agrumes mûrs, de pêche. Gras, puissant, il est difficile d’identifier si c’est un aligoté ou un chardonnay à l’aveugle. Un côté très fumé surprendra et permettra d’aller chercher l’aligoté. Une vraie belle surprise.
Côté rouge, le Mercurey 1er cru Clos du Roy se montre gourmand, avec de jolis petits fruits noirs, précis. A la fois délicat et soyeux, il offre une belle palette d’épices en bouche et une belle fraîcheur.
Et enfin, pour les curieux, demandez à tester ce Fortuné en vendanges tardives… du fruit exotique, de la finesse, un côté miellé, tout en gardant de la fraîcheur. C’est un must !
