Jolie chance que j’ai eu récemment de boire en très bonne compagnie un vin pour moi mythique : Un Meursault-Charmes (certainement avec les Tillets & Poruzot mes Meursault préférés), cuvée de Bahèzre-de-Lanlay, issu de la Réserve Particulière des Hospices de Beaune. J’en oublie le millésime : 1984.
A l’œil, on est totalement conquis par sa couleur d’un doré intense, profond. On sent l’évolution dans cette couleur. Petite surprise, les larmes sont fines, présageant une plus grande légèreté que celle à laquelle on se serait attendue.
C’est fébrile que l’on porte au nez le vin. Et le plaisir est entier, le nez est très complexe, avec du lacté, du brioché, des sous-bois, des fleurs blanches, tout cela parfaitement assemblé. Ajoutez à cela une belle fraîcheur qui vient donner un côté presque vacancier au vin. Bref, on hésite encore plus à le goûter.
La bouche, quant à elle, est au moins aussi complexe que le nez, nous offrant tout ce que l’on a ressenti, dans une tendresse, une gourmandise toute particulière. Malgré son âge, la sensation de frais au nez se conjugue avec une tension impressionnante dans ce vin, et une longueur en bouche toute particulière.
Effectivement, cette fin de bouche semble se déployer, comme si une fleur se déployait au fond de la bouche. Cette éclosion de saveur et de minéralité accentue le plaisir, et la longueur de ce vin.
Évidemment, après quelques minutes d’ouverture, le vin a encore évolué. Ses arômes se sont enrichis d’une tonalité minérale encore plus forte, accompagnée d’un très fort arôme lacté.
Un grand moment face à cette bouteille, riche, intéressante, complexe, qui montre bien la richesse de la Bourgogne. Un plaisir rare, mais divin.