Je ne me répèterai jamais assez, j’ai une vraie attirance pour les vins de la vallée du Rhône, malgré une regrettable méconnaissance de ces derniers.On m’a proposé de goûter un vin de l’AOC Lirac, et, je dois bien le dire, ça aura été le premier que j’aurai (jamais) goûté !
Les vins de l’AOC sont produits sur les communes de Lirac, Roquemaure, Saint-Geniès-de-Comolas et Saint-Laurent-des-Arbres. A quelques encablures de Châteauneuf-du-Pape et Beaumes-de-Venise, des terroirs que je connais bien mieux.
Le domaine Amido est un petit vignoble de 6 hectares avec un rendement moyen assez faible de 21 hl/ha. Leur vin rouge de l’AOC Lirac est un assemblage de mourvèdre (majoritaire), syrah et grenache (entre 15 et 20% chacun) et carignan.
Ce vin est d’une belle couleur profonde, entre l’encre et le rubis, avec une jolie brillance laissant une très bonne impression.
En 1er nez, le vin est encore très fermé, laissant paraître seulement quelques fruits noirs et un côté végétal, boisé. Après remuage dans le verre, le second nez se montre plus franc, plus direct. Le côté végétal est installé, appuyé par des épices fines (typiques du cépage mourvèdre). Les fruits noirs dont le cassis se font discrets, mais restent bien présents.
La bouche est très originale. Un peu comme pour le whisky Penderyn 41, elle démarre de manière presque timide avant de prendre en puissance petit à petit. Le vin est doté d’une rondeur très agréable et d’un équilibre prometteur. Seuls les tanins viennent un peu entraver la dégustation. Encore trop jeunes et « fougueux », ils se montrent un peu trop secs et laissent une sensation d’assèchement de la bouche.
Mais nul doute que ces derniers s’arrondiront après quelques années (3 à 5 ans), années qui laisseront en plus au vin le temps de mieux s’ouvrir et nous offrir un bouquet plus étoffé… ce qu’il est totalement capable de faire.