Il y a peu, une amie m’a demandé si je connaissais ce concept de « vin vegan ». Alors autant vous dire qu’après les vins issus de l’agriculture raisonnée, les vins bio, biodynamiques, natures et j’en passe et des meilleurs, je dois vous avouer que j’étais quelque peu surpris.
Pour rappel, le concept vegan (merci Wikipedia), c’est « un mode de vie fondé sur le refus de l’exploitation et de la cruauté envers les animaux ». Pour faire simple, vous ne consommez rien qui ne vienne des animaux (pas même des vêtements). Dans le monde du vin, on retrouve ce concept de vin vegan avec des vins qui sont « certifiés » végétaliens. Sauf que, me direz-vous, il n’y a rien d’animal dans le vin ! Et bien pas toujours, on pense notamment à la phase de collage.
La phase de collage…mais en quoi cela consiste-t-il me demande-t-on dans le fond de la salle ? Et bien c’est très simple : avant la mise en bouteille de votre précieux (ou pas) nectar, vous lui ajoutez une protéine qui va floculer (et ce n’est pas sale, ça signifie agglomérer) les particules en suspension, rendant donc votre vin plus limpide. Cette technique, employée depuis l’époque romaine, est régulièrement utilisée à base de blanc d’œuf ou de colle de poisson extraite de vessies natatoires. Et c’est précisément là où nos amis vegans interviennent.
Logiquement, ne voulant rien consommer d’animal, la personne végane ne voudra pas de ces vins.
Voilà pour la définition simple.
Sauf que, comme souvent, certains vont profiter de cette niche pour vous vendre de la piquette vegan. Et comme pour la biodynamie (par exemple), tous les vignerons n’utilisant pas de collage à base de protéines animales ne l’indiquent pas sur leur étiquette. Ainsi, j’en connais quelques uns qui sont donc 100% vegan friendly, mais qui n’ont jamais pensé à se vendre comme « vegan » ! De même, par cette logique, tous les vins non collés seraient vegan, offrant donc un choix bien plus large pour nos amis défenseurs de la cause animale que ce que certains sites/cavistes proposent.
En tirant un peu plus la réflexion, on pourrait aussi ajouter qu’un vin vegan aurait beaucoup de mal à être issu de la biodynamie. Effectivement, une des préparations de base utilisée en biodynamie est la préparation dite « 500 », issue d’une corne de vache ou de génisse remplie de bouse de vache. Difficile alors avec une telle préparation de base de proposer un vin vegan non ? Les vins du domaine Albert Mann par exemple sont issus de la biodynamie, mais sont aussi proposés comme vins vegan… étonnant non ?
Pour conclure donc, je dois dire que ce genre de concept m’a toujours laissé un peu de marbre… au-delà du concept vegan, c’est surtout l’affirmation du vin vegan comme argument de vente qui me choque. Car comme pour les vins bio, j’estime qu’il n’y a finalement qu’une seule chose qui importe : que le vin soit bon. Qu’il soit bio, biodynamique, vegan… L’important, c’est qu’il soit bien fait et reflète son terroir et les hommes qui lui ont donné vie. Un point c’est tout !