On a les femmes (ou les hommes) de sa vie, et le whisky de sa vie. Au vu du thème général des histoires racontées ici, je vous parlerai donc plutôt du 2e !
J’ai découvert le whisky un soir de printemps en plein centre ville de Reims où j’usais mes fonds de culotte à l’école. Dans un sens, c’était la soirée idéale, Old Boy de Park Chan-Wook et découverte, initiation au whisky. Celui qui a eu la mauvaise idée de la soirée avait prévu, pour démarrer, un Lagavulin 16 ans. Pourquoi ? Car de ses pérégrinations étudiantes outre-Manche, c’était LE whisky qui l’avait frappé. Et comme c’est un mec bien, il souhaitait le partager.
C’est donc comme cela que j’ai découvert le whisky et le Lagavulin. Frappé par la complexité du produit, son parfait équilibre (que l’on ne trouve nulle part ailleurs) entre puissance, tourbe et fraîcheur, autant vous dire que la soirée fut réussie et émouvante. Tellement que j’en reparle encore avec des frissons, plus de 10 ans après.
Après cette découverte, naturellement, j’ai mis le doit dans l’engrenage, engrenage dont vous pouvez lire de nombreuses découvertes dans les pages du site où vous vous trouvez.
Malgré de beles découvertes, de grandes émotions, aucun whisky n’a réellement su dépasser le mythe d’Islay (même si certains empêcheurs de tourner en rond sur Skye y sont presque arrivés).
Donc, quand l’occasion m’est donnée de tremper mes lèvres dans une édition limitée de 25 ans de Lagavulin, célébrant les 200 ans de la distillerie, il était impossible de refuser. Que dire ? Au risque de plagier Nicolas Julhès, j’estime que ce whisky est plus une œuvre d’art porteuse d’émotions qu’un « simple » spiritueux. Ce Lagavulin possède tout ce qui fait l’âme de la distillerie : la trame fraîche, saline, et la tourbe présente, fumée, le tout dans un équilibre complexe.
Mais ce n’est pas tout, car cette édition y ajoute des côtés feu de cheminée, des épices presque mentholées parfois, sans compter des notes fruitées discrètes dues à son vieillissement en fûts de sherry.
Boire ce Lagavulin, c’est se voir dans une maison de pierre, le long des côtes de l’Atlantique, un feu de cheminée crépitant pendant que les embruns marins fouettent votre humble demeure. Oui, ce Lagavulin 25 ans est un tableau, une expérience… bref, le whisky de ma vie… jusqu’au prochain ?