La première étape de la dégustation consiste avant toute chose à observer le vin. On sous-estime souvent énormément la quantité d’informations que nous donne une analyse visuelle rapide du vin.
Alors certes, on y jette toujours un coup d’oeil, mais il est rare que l’on s’appesantisse plus dessus, avant de porter le verre aux lèvres. Et c’est dommage, vous allez voir pourquoi.
Afin d’analyser au mieux votre verre, le mieux est d’incliner ce dernier à 45° afin que le vin puisse s’étendre sur le long. Ainsi, en regardant au travers (et sur un fond blanc – une serviette de table par exemple), les premières informations s’offriront à vous.
La limpidité du vin
La première chose à voir est la limpidité du vin. Pourquoi la limpidité ? Car cela vous permet déjà de déceler si le vin présente des défauts visuellement. Un vin trouble (sauf en cas de vin qui n’a été ni collé ni filtré) peut être l’indication d’une activité microbienne à l’intérieur et peut donc alerter sur la qualité du vin. Un vin parfaitement limpide laissera ainsi parfaitement traverser la lumière. Notez qu’un vin (rouge essentiellement) peut présenter un dépôt qui n’est autre que la sédimentation de matières solides présentes dans le vin. On peut aussi trouver dans certains vins (plutôt blancs cette fois-ci) la présence de petits cristaux blancs. Il s’agit de bitartrate de potassium, issu de la précipitation de l’acide tartrique naturellement présent dans le vin. Et non, ces cristaux dans votre Sauternes ne sont pas du sucre ! Et heureusement d’ailleurs…
L’intensité colorante du vin
La seconde information que l’on peut retirer de l’analyse de l’apparence du vin est l’intensité colorante. Cette dernière sera facilement discernable quand vous inclinez le verre et analysez la différence d’intensité entre le centre du verre et les abords du disque formés. Il n’y a pas vraiment de règles particulières, l’intensité dépendant des cépages, de l’âge du vin etc… Le mieux pour cela est de vous faire votre propre échelle d’intensité en suivant vos expériences de dégustation. Cependant, il est bon de savoir le type d’intensité colorante de certains cépages : un pinot noir produira des vins plutôt clairs alors que ceux issus de syrah seront beaucoup plus sombres.
La couleur du vin
Troisième information et non des moindres : la couleur. Au-delà du blanc/rouge/rosé, vous pouvez discerner différentes teintes de chaque couleur afin de définir au mieux l’apparence de votre vin.
Ainsi, un vin blanc peut varier du jaune-vert, jaune-citron, en passant par l’or pour aller sur l’ambré ou carrément le brun.
Sur les rosés, vous pouvez avoir un vin plutôt rose, saumon, voir orangé pour certains.
En rouge maintenant, la palette des couleurs s’étendra du violacé sur un vin jeune au rubis, grenat ou même brun/brun foncé sur les plus sombres.
La couleur du vin vous informe sur l’assemblage de ce dernier (tous les cépages n’ont pas la même couleur) ainsi que sur son âge. Un blanc jeune aura des teintes jaune-vert qui tendront vers l’or en vieillissant. De la même manière, un Beaujolais nouveau sera souvent violacé, au contraire d’un Bordeaux qui aura un peu de bouteille qui tirera plus sur le grenat.
Autres caractères visuels du vin
En plus de ces 3 informations (limpidité, intensité, couleur), l’observation de l’apparence d’un vin peut vous apprendre d’autres choses. Ainsi vous pourrez y détecter la présence de bulles dans un effervescent avant d’en analyser la mousse (qui peut-être crémeuse, vive…). Certains vins tranquilles peuvent présenter une légère effervescence due à la présence d’un peu de dioxyde de carbone permettant la conservation de ce dernier. Cette effervescence peut aussi être l’indication d’un défaut (une reprise de fermentation en bouteille par exemple). Si votre vin tranquille vous saute au nez à l’ouverture du bouchon, méfiez vous…
Les larmes (ou jambes) peuvent aussi être analysées (il s’agit des gouttes glissant le long du verre, plus ou moins nombreuses et plus ou moins visqueuses). En grandes quantités et épaisses, elles sont souvent indicateur d’un fort niveau de sucre ou d’alcool.
Vous avez bien analysé visuellement votre vin ? Maintenant vous pouvez y plonger votre nez…