Dans le cadre d’un concours de cuisine autour du Gigondas, je suis venu apporter mes modestes lumières à une collègue bloggeuse cuisine qui doit créer un plat qui sublimerait le Gigondas. Et la bouteille à sublimer n’est autre que ce Gigondas 2009 du Moulin de la Gardette, cuvée Tradition. Pour information, ce Gigondas est un assemblage de 80 % de grenache, 10% de mourvèdre et 10% de syrah, issue de vignes âgées de 20 à 60 ans.

La couleur de ce vin est réellement superbe. D’un rubis profond, elle rappelle beaucoup plus la couleur d’un vin de la Vallée du Rhône septentrionale, un Crozes-Hermitage ou Saint-Joseph par exemple. Ce qui est assez étonnant pour un Gigondas que l’on attend beaucoup plus sombre, plus proche de l’encre méridionale que du rubis bourguignon.

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Et de la même manière, au nez comme en bouche, ce Gigondas s’avère étonnant. Corpulent mais sans aucune agressivité, il se montre d’une élégance assez impressionnante là où l’on attendait plutôt un vin « rentre dedans ». Au niveau aromatique, ce vin est d’une très belle complexité, où les fruits noirs dominants partagent la bouteille avec des notes cacaotées, quelques épices très fines et délicates, voire parfois même légèrement mentholées.

Au niveau tactile, les tanins sont présents, encore un peu astringents mais présentant un très beau potentiel d’évolution. Très propres, le temps les assouplira, comme il permettra au complexe bouquet du vin de se réveiller. Cela m’amène à penser que d’ici 5 à 6 ans, cette bouteille sera réellement très intéressante, procurant énormément de plaisir (sachant qu’elle en fournissait déjà beaucoup). Un conseil, une fois n’étant pas coutume, laissez ce vin s’aérer avant de le déguster, il n’en sera que meilleur.

Une vraie belle découverte des Côtes du Rhône de mon côté…quant à ma collègue, je ne me fais pas de soucis pour elle, et je peux vous dire que je me lèche d’avance les babines à l’idée de goûter ce qu’elle nous a concocté pour sublimer ce vin déjà impressionnant.