Je me souviens du jour où j’ai découvert l’Irouleguy. C’était lors d’une formation à la dégustation et le formateur l’avait qualifié de « Chabal du vin ». Effectivement, cette AOC du pays basque produit des vins puissants, à base de tannat, cabernet franc et cabernet sauvignon.
N’en ayant pas bu depuis cette formation, cela m’a fait très plaisir d’en redécouvrir un aujourd’hui.
A l’œil déjà, cet Irouleguy Gorri d’Ansa 2009 se montrait d’un noir/grenat intense, signe d’une grande force de caractère, animale, qui techniquement devrait plaire sur un plat qui a un peu de répondant. Le nez confirme clairement la vue avec des arômes de fruits noirs profonds, et quelques épices qui viennent vous chatouiller le bout du nez. Seul petit souci, des arômes de bois et une note alcoolique encore fortement prononcés, dûs à son jeune âge. Nul doute que dans quelques années, ces arômes seront fondus et s’associeront d’autant mieux avec le vin.
Comme on pouvait s’y attendre, la bouche est large, ample et généreuse. Comme sur son nez, l’alcool est malheureusement encore trop marqué, mais on y décèle déjà quelques arômes déjà sentis au nez (fruits noirs, épices, empyreumatiques…) qui devraient se développer à l’avenir. 2 choses m’ont énormément surpris concernant ce vin. D’une part ses tanins sobres et pas du tout astringents. Vu l’amplitude du vin, on pouvait s’attendre à ce que ces derniers viennent littéralement vous « casser la bouche », mais il n’en est rien, et ils se montrent sobres et déjà souples. Ce qui, associé à une acidité tout aussi étonnante me fait dire que ce vin a un très beau potentiel de garde. Des tanins souples, une acidité présente vont « tenir » le vin pendant que l’alcool et les arômes de bois trop prononcés vont se fondre… et ça va certainement donner quelque chose de très, très beau d’ici 7 à 10 ans minimum.
Une redécouverte donc de cette appellation sur un bien joli vin, agréable et bien fait. Tout l’esprit du sud, ce qui, en ce printemps difficile, est un plaisir à boire.