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Découverte des grands crus d’Alsace

Il y a quelques jours de cela, j’ai eu la chance de participer à une dégustation/découverte des Grands Crus d’Alsace… Découvertes multiples : non seulement des vins, mais aussi  géographique, les vins étant présentés du sud au nord…ou le contraire pour ceux qui s’aventurent à contre-courant…et mutatis mutandis. Bref, vous m’avez suivi !

Pas mal de beaux noms étaient présents (autant dire les plus grands), et je vais donc ne m’attarder que sur ceux m’ayant vraiment fait frissonner (tant qu’à faire). Et pour faire, je le ferai du nord au sud (pour tromper l’ennemi).

Domaine Pfister

Basé à Dahlenheim (une vingtaine de km de Strasbourg), le domaine Pfister nous faisait découvrir ses Riesling et Gewurztraminer en grand cru Engelberg. Les vins du domaine étaient globalement très présents en bouche, offrant de belles palettes aromatiques, au détriment parfois de la longueur en bouche (notamment sur les Rieslings, ce qui est dommage à mon humble avis). Les Gewurztraminer étaient quant à eux d’une très belle typicité, souples et épicés, le millésime 2008 s’étant même révélé être un vrai gros coup de cœur !

Domaine Loew

Ce domaine, contrairement au précédent, se différenciait plutôt sur la finesse et la droiture (donc forcément plus attrayant pour votre serviteur). Les Riesling en Altenberg de Berbieten offraient une fraîcheur très pure. Le millésime 2010 se révélant aussi salin que le 2011 était élégant. Cette finesse et fraîcheur se retrouvait sur un Gewurztraminer d’une délicatesse à toute épreuve.

Domaine Marcel Deiss

Est-il encore nécessaire de disserter sur ce domaine ? Grand manitou de l’Alsace, sur ce domaine point de monocépage Riesling, Gewurztraminer ou Pinot Gris. Non, le domaine se différencie par ses complantations de différents cépages sur un même terroir, afin de tirer la plus belle expression de ce dernier. Typiquement, le Mambourg s’exprime sur une belle corpulence tenue par une acidité nette alors que l’Altenberg de Bergheim s’exprime lui sur une rondeur, une sucrosité (mais toujours soutenue par une belle tension). Le Shoenenbourg est quant à lui unique, extrêmement corpulent, avec une structure n’ayant d’égal que sa profondeur remarquable.

Domaine René Muré

Il faut bien dire ce qui est, je suis un fan absolu du domaine Muré. Pas du goût de tous (l’acidité des vins du domaine étant à couper au couteau), mais clairement du mien : -) . Forcément, les grands crus du domaine sont situés sur le terroir de Vorbourg, terroir sur lequel le domaine possède un monopole :  le Clos Saint-Landelin. Les Riesling du domaine sont l’étendard de cette minéralité prédominante et de cette acidité tranchante. Le Clos Saint-Landelin reste cependant plus corpulent que le Vorbourg « simple ». Le Pinot Gris du Clos est presque austère, ne demandant qu’à s’ouvrir. Enfin le Gewurztraminer du Clos Saint-Landelin est hyper épicé, tenu par une acidité très nette, comme l’ensemble de la production.

Domaine Zind-Humbrecht

Comment ne pas parler de Zind-Humbrecht ? Basé à Turckheim (à proximité de Colmar), c’est un peu un des rois des vins d’Alsace actuellement. Trois grands terroirs étaient présents, Rangen (Riesling, Pinot Gris, Gewurztraminer), Brand (Riesling) et Hengst (Gewurztraminer). Bien que bon, le Riesling Brand en 2009 était finalement un des vins les moins mémorables de la dégustation (tout est relatif… ma partenaire de dégustation se régalant comme jamais devant toute la dégustation de Zind Humbrecht). J’ai eu de vrais coups de cœur pour les Riesling Rangen, offrant de belles complexités, avec un terroir fort et présent, sans perdre le fruit et la minéralité. Le Pinot Gris Rangen était au top au niveau de sa sucrosité et son acidité qui se répondaient parfaitement (quel équilibre !). Les Gewurztraminer étaient de deux styles radicalement différents. L’un était d’une complexité grandiose et d’une élégance sans nom (le Hengst) au détriment peut-être de la minéralité. Minéralité qui était le fer de lance du Rangen qui était parfaitement équilibré sur l’acidité, ne présentant aucune lourdeur, mais légèrement moins complexe.

En conclusion, c’était un vrai plaisir que de participer à cette dégustation des Grands Crus d’Alsace qui m’a permis de bien voyager, découvrir les vins de la région plus en détail et retrouver des vignerons que j’apprécie tout particulièrement. En un mot, un bon moment !

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