Je me suis posé cette question un jour en voyant un ravissant article sur Slate que l’on m’avait forwardé…et me suis dit que c’était une question qui m’avait finalement assez souvent été posée. Donc plutôt que d’apporter une réponse (incomplète) à chaque fois, autant tenter d’y répondre bien aujourd’hui, qu’en pensez vous ? Alors évidemment, cette réponse ne sera pas non plus la plus complète qui soit mais bon, on fait ce qu’on peut ^^
Le vin a un prix
Après, ce qui est cher n’est pas toujours de qualité, il est vrai. Cependant, quitte à rester dans les maths, nous parlerons ici plutôt de probabilités. La probabilité de dénicher un mauvais vin à un prix avoisinant les 30€ est plus faible que d’en trouver aux alentours de 10 €. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit hein, tous les vins à 30 € ne sont pas bons, tous ceux à 10 € ne sont pas mauvais. Non, mais trouver une bonne quille aux alentours de 10 €, sans investir un peu de temps en dégustant, découvrant, chinant (et pas en grande surface j’entends…) est plus ardu que d’en trouver une bonne à 20 €. Je ne ferai pas de régression linéaire ni de complexe fonction mathématique pour calculer la probabilité de trouver un vin de qualité dans une fourchette de prix, mais vous m’avez compris.
Mais le prix n’est pas qu’un reflet de la qualité du vin
Pour faire une relative comparaison, toute proportion gardée, prenez le cinéma hollywoodien. Un des plus gros succès de l’année dernière était L’Odyssée de Pi. Au-delà du « j’aime/j’aime pas », ce film était quand même une belle réussite qualitative. De bons acteurs, des effets spéciaux somptueux et un scénario qui tenait bien la route. Pour un budget bien supérieur, nous avons eu aussi Battleship (120 millions de $ pour Pi, 210 millions pour le second). Acteurs plus que passables, effets spéciaux hasardeux, et scénario creux …et je vous épargne la réalisation. Alors oui, il y a quand même un minimum qualitatif sur Battleship, mais il ne suffit pas, l’argent, le coût ne fait définitivement pas tout…ni la réussite, ni le plaisir que l’on peut ressentir devant le film.
Le goût dans le vin
Car le vin, comme le cinéma, est avant tout une question de goût, il faut se faire plaisir en le buvant, et dans ce cas, la question du coût ne se pose finalement quasiment pas. L’amateur de vins blancs préfèrera un vin blanc « moyen » à un grand rouge, et inversement. Alors oui, entre un blanc « moyen » et un grand blanc, il y a fort à parier que son choix se portera sur le second…mais c’est tout sauf une certitude !
L’émotion du vin
Non, c’est l’émotion que me procureront ces vins dont je parle. Les vins de Philippe Brisebarre sont expressifs, une certaine incarnation « rustique » du terroir. Moins parfaits, plus humains. Là où un vin sera bon, l’autre vous retournera par une petite touche personnelle. Comme le disent certains, c’est un vin qui a de la gueule !
S’il faut conclure (et il le faut toujours), la réponse à la question initiale est clairement non. Non, un vin bon n’est pas forcément cher, et le vin cher n’est pas forcément le meilleur. Face à un présentoir avec plein de bouteilles, si l’on n’y connaît rien, oui, on a potentiellement plus de chances de se trouver face à une bonne bouteille en prenant la plus chère, mais c’est loin d’être une règle immuable. Mais surtout, pourquoi se cantonner aux présentoirs à bouteilles impersonnels de la grande distribution quand on peut aller chez un caviste passionné qui vous conseillera au mieux ? Hein ? Je vous le demande…