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Les plaisirs de Moulis-en-Médoc

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de Moulis-en-Médoc (et paf !). Le soleil revient, le printemps est proche et les odeurs de viandes grillées nous reviennent en tête… Et pour certains tordus qui passent leurs vacances à arpenter les vignes, cela leur rappelle Moulis-en-Médoc (que l’on surnommera Moulis pour des raisons évidentes de praticité).
Pourquoi Moulis en particulier ? Tout simplement car c’est certainement une des appellations qui m’a le plus marqué lors de ma dernière balade en terres bordelaises, il y a quelques étés de cela.

Par défaut, je ne suis pas un grand amateur de bordeaux. Un peu comme en musique où il faut être Beatles ou Rolling Stones, en vin il faut être bordeaux ou bourgogne. Comme pour la musique, on peut évoluer (dit celui qui – scandale – est passé des Beatles aux Stones), cependant, il faut choisir un camp, en ce qui me concerne, je suis plutôt bourgogne. Mais quelques producteurs du côté de Moulis font pencher la balance.
Durant cet été de découverte, je me suis rendu dans deux châteaux de Moulis : Le Château Maucamps (cru bourgeois supérieur) et le Château Brillette (itou). Sans m’égarer dans les détails de ces rencontres (chacune mériterait un bel article tiens), je dois dire que j’y ai rencontré des vignerons passionnés, tentant d’associer tant bien que mal une demande marketing forte (comment faire autrement dans le bordelais ?) tout en assurant une typicité de terroir. Et la typicité de Moulis me plaît. Il faut savoir que c’est la plus petite appellation du Médoc, mais que comme le reste du bordelais, son encépagement est essentiellement fait de cabernet-sauvignon et de merlot (je vous épargne les proportions minimes de malbec et autre petit-verdot), le premier cité étant légèrement majoritaire de ce côté de l’estuaire de la Gironde (notons que rien que pour m’embêter, le Château Brillette est assemblé avec une majorité de Merlot…).  Cependant, ces sols de graves, argiles et calcaires complexes lui permettent de donner vie à des vins d’une belle complexité, souvent long en bouche (merci les sous-sols calcaires) et dotés d’une suavité très agréable.

On est donc confronté sur cette appellation (et chez ces deux châteaux) à des vins tout en douceur, suaves, qui savent mettre leurs tanins de qualité au second plan, au contraire de la mode actuelle. A l’époque, la dégustation de primeurs 2009 et de bouteilles de 2005 montraient que les vins avaient une belle courbe d’évolution comprise entre 7 et 15 ans, années durant lesquelles l’acidité bien présente s’adoucirait et les arômes de fruits rouges dériveraient vers les fruits noirs. Au nez comme en bouche, on s’attend à voir le bouquet de ces vins s’étoffer, tout en restant sur des notes fruitées fortes. On le sait, la minéralité et longueur en bouche de ces vins dureront et assureront toujours une vivacité qui empêchera le vin de devenir « pataud ».

Moulis offre donc de beaux vins, un peu en marge des grands de Bordeaux, mais ayant une richesse et une complexité intéressantes, surtout au rapport qualité/prix auquel on peut les trouver aujourd’hui. Des vins à conserver pendant une dizaine d’années, ou à boire (avec le regret de ne pas voir ce qu’ils auraient donné plus tard) dès 3-4 ans. A sortir sur une viande blanche grillée ou quelque chose à base de veau ou d’agneau, avec quelques champignons… Bref, des plats parfaits pour les beaux jours qui reviennent !

Photos : Vin Web : http://www.vins-web.fr/vins-du-medoc.html et Monuments du Médoc : http://medocgironde.voila.net/pat_moulis.html

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