Car hier était le sinistre 7 janvier 2015
J’ai longtemps hésité depuis les événements d’hier midi à garder la programmation de cet article pour aujourd’hui.
Que doit-on faire devant l’infamie qui s’est produite à Charlie Hebdo hier ? Et que puis-je y faire ?
Je n’ai pas envie de faire un énième article opportuniste sur le sujet, ni de changer ma photo de profil facebook comme 98% de mes contacts. Et pourtant, j’ai découvert Wolinski à 17 ans J’ai lu jusque l’année dernière toutes les semaines Charlie Hebdo.
J’ai été comme beaucoup choqué, comme certains j’ai pleuré, et comme tous, j’ai été révolté.
Que faire donc ?
Ne pas les oublier, ne pas oublier que oui, on a le droit de rire, de rire de tout, et que le rire est le meilleur de nos remèdes. Contre la maladie, contre la souffrance, contre les fanatismes. Desproges disait que le rire était un « sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout« .
Car le rire, c’est la joie, le partage, c’est ce qui nous unit et nous soude.
C’est ainsi que j’ai décidé de conserver cette publication pour aujourd’hui. Car elle parle de voyages, de rencontres, de personnes qui aiment ce qu’ils font, pour apporter de la joie chez ceux qui boivent leurs quilles, qui visitent leurs caves ou leurs chais. Ces rencontres autour du vin, c’est aussi le meilleur moyen de partager de la joie, d’apprendre de l’autre, de rire.
La vie continue, et nous ne devons pas nous arrêter de vivre à cause des cons. Au contraire, nous devons leur prouver que nous sommes au-dessus d’eux, et que rien ne nous empêchera de vivre, de partager, et de rire.
Et on les emmerde tellement ces cons qu’on boira même et surtout à la santé de Wolinski, de Cabu, de Charb et de nos compères de Charlie. Que cette semaine et les suivantes, nous continuons à nous retrouver autour de quilles pour nous ouvrir aux autres et rire.
C’est le moins qu’on leur doit.
Retour en Languedoc
Il aura quand même fallu 6 mois afin que j’arrive à trouver un moyen de vous raconter de manière pas trop brouillonne mes vacances. Car c’est aussi ça un blog, la joie d’embêter ses lecteurs avec l’histoire de ses vadrouilles saisonnières. Sauf que plutôt que de vous raconter comment j’ai chopé des coups de soleil sur la plage de la Grande Motte (que je n’ai toujours pas vue d’ailleurs), je me suis dit que j’allais plutôt vous raconter tout ce que j’ai vu dans un très joli coin de la France, un peu plus à l’intérieur des terres : Le Languedoc viticole.
Rencontres chaleureuses, nouveaux amis, batailles contre des calamars géants et ours polaires, vous saurez tout sur ces vacances mouvementées dignes d’un Indiana Jones du vin !
Les vins du Languedoc
Je vous laisse donc imaginer votre serviteur et son cher compère, arrivant à la gare de Montpellier, sautant dans la première Opel Corsa de location venue et hop ! Direction les terres, loin du brouhaha des plages surpeuplées en ce début juillet. Vous êtes prêts ? Passons donc la 1ère…
Chai Christine Cannac à Bédarieux
En bref, vous l’aurez compris, quand on descend en Languedoc, on doit s’arrêter à Bédarieux au Chai Christine Cannac. C’est un bar à vin/caviste tenu par Christine herself. On s’y éclate bien, on y boit de très bons canons. Un petit havre de paradis dans un village qui ne paye pas de mine pour le touriste parisien (ou autre) de passage. Donc hop, on planifie l’escale à Bédarieux chez Christine pour son voyage, on mange pas trop avant, on prévoit de coucher pas trop loin/dans la voiture/que quelqu’un ne boive pas et hop, on y fonce !
N.B : L’Opel Corsa de location n’étant pas bien confortable, et ayant une chambre d’hôtes pas trop loin, nous nous relayions avec le comparse pour savoir qui aurait le droit de boire. Alors certes, cela signifiait faire le trajet avec un passager un peu joyeux, mais après tout, c’est à ça que servent les amis non ?
Chai Christine Cannac, 3 Square Robert Schuman, 34600 Bédarieux
Nous commencerons donc la tournée des vignerons du Languedoc par un de mes chouchous (et de ceux de Christine), le Mas d’Agalis (dont je vous ai déjà beaucoup parlé) à Nébian.
Mas d’Agalis à Nébian
Tout commence par une belle histoire
Le Mas d’Agalis, c’est une histoire étonnante. L’arrière grand-père de Lionel Maurel produisait du vin. Mais les choses étant, son grand-père et son père produisaient essentiellement du raisin de table, qui payait plus que les caves coopératives à l’époque. Surtout quand sur la commune, à peine 90 des 600 hectares de vignes sont en AOC.
Sauf que la fin des années 90 arrive, et le marché se retourne. Le raisin de table ne vend plus, et la production familiale part donc à la cave coopérative.
Pendant ce temps, Lionel lui, part faire une formation viticulture et en particulier un stage au domaine Léon Barral. Et cela changera sa vie. Didier Barral lui fait découvrir la production en bio, le zéro souffre et autres petits détails qui font que le domaine Barral est aujourd’hui ce qu’il est. S’ensuit alors un petit tour de France dans des domaines comme Schuller ou le Château de Suronde qui finit de convaincre Lionel du bien fondé de cette pratique.
Revenant avec ces idées en tête, et la cave coopérative périclitant, Lionel convainc alors son père de tester sur quelques hectares. Après quelques tentatives plus ou moins fructueuses et rencontres diverses, le courant passe avec un oenologue ayant travaillé pour le domaine Ribiera. On est fin 2006, et c’est le début de la grande histoire. Identification des parcelles, conversion en bio (Ecocert)… et on en passe.
Le Mas d’Agalis aujourd’hui
Le Mas d’Agalis, c’est 8 hectares aujourd’hui, 30 000 bouteilles. 1 hectare est cultivé en cépages blancs (Terré-Bourré, Vermentino, Chenin, Clairette). L’encépagement en rouge est composé de carignan, grenache, syrah, mourvèdre, et tout récemment de quelques pieds de cinsault tout juste replantés. Le reste des vignes familiales qui produit des cépages non voulus sert à approvisionner une cave coopérative.
Les vendanges sont manuelles, et chaque parcelle est vinifiée individuellement. Elle subit ensuite un élevage de 12 à 18 mois avant assemblage, avec très peu de bois neuf. La cuvée Navis est en vin de pays et le Grand Carré (cuvée en blanc) et le Yo No Puedo Màs sont vendus en vin de table.
Sans repartir sur le détail de la dégustation du Navis et du Yo No Puedo Màs, on retrouve la patte de Lionel dans ses vins. Toujours relativement peu d’extraction, mais un fruit toujours éclatant. Des vins très aromatique, généreux, tout en ayant des tanins fins et un bel équilibre. Une production de très grande qualité qui est reconnue au-delà des frontières languedociennes. Cependant, Lionel reste très humble, comme il nous le dit, “il ne fait que du vin”. Oui, mais quel vin !
Mas d’Agalis, Lionel Maurel, 4 avenue Marcel Albert, 34800 Nébian
Voilà pour cette première étape, la Corsa commence à fatiguer, mais pas nous. Donc je vous retrouve très vite pour une étape suivante, différente, mais tout aussi gourmande à lire ici !
Retrouvez la galerie photo du premier jour !