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Vin & Cinéma n°3 : Dirty Dancing

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Tout peut arriver sur cette bonne vieille Terre, je vous jure. Suite aux précédentes chroniques vin & cinéma, j’ai reçu quelques demandes d’accords. Pas des centaines non, quelques-unes. Et croyez-moi, celle qui est le plus souvent revenue a été Dirty Dancing. Dirty Dancing, DD pour les intimes, est pour de nombreuses demoiselles à peu près ce que Jurassic Park ou Star Wars sont pour moi (et les mecs de mon âge) : un mythe. Donc voilà, beaucoup de demandes sur « DD », que je n’ai vu qu’une fois. Coup de bol, ce visionnage est assez récent.

Voilà l’objet du délit

Alors, quel vin pour « Danse Lascive » (et oui, c’est son titre québécois) ? Choix très difficile. Déjà, on se doit de prendre un vin facile à boire, plutôt léger. Le genre de vin que l’on va boire un soir d’été entre amis (ou entre copines), à la recherche de dépaysement et de fraîcheur. Au début, j’ai donc cherché du côté des rosés et des blancs secs.
Je pensais avoir bien ciblé mon vin (oui, j’agis un peu comme Philip Marlowe dans Le Grand Sommeil). Sauf que Dirty Dancing est un grand classique du cinéma contemporain, et malheureusement, peu de rosés entrent dans le cadre des grands classiques. Les seuls pouvant y prétendre sont des rosés comme ceux de Pibarnon ou de la Bégude à Bandol. Sauf qu’ils sont classiques justement parce qu’ils cassent l’image du rosé léger « de piscine ». Donc zou, on balance les rosés pour rester sur les blancs secs.

Comment faire rêver une génération

Le choix devient encore plus ardu, la fenêtre de tir plus courte. Un vin blanc léger, frais, mais en même temps classique…Hmmm, un Pur-Sang de Didier Dagueneau ? Trop complexe et trop en recherche de profondeur. Un Chablis de Vincent Dauvissat ? Trop opulent. Un Y d’Yquem ? Trop aristocrate. J’en mangeais mon chapeau (de détective) quand tout d’un coup, l’évidence même, la logique, pure et parfaite, THE accord parfait !

Tom cherchant l’accord parfait (version idéalisée)

Tout comme dans un grand Hitchcock, le coupable me menait sur une fausse piste. Dans les « vins de piscine », j’avais omis le champagne ! Honte sur moi, enfer et putréfaction, nom de Zeus mais c’est bien sûr !!! Du champagne, cette boisson festive, légère, que l’on prend plaisir à partager, c’est exactement le style de vin qui répond à un Dirty Dancing. Une fois cette illumination passée, l’enquête paraît alors simple. Il ne faut pas de millésimés (trop opulents, ils deviennent vite solennels et perdent en côté « loisir ») ni de maison habituée aux vins que l’on peut qualifier « de gastronomie » (on pense Bollinger, Roederer, Gosset, Mailly…). Non, on est ici face à un grand classique du genre, plaisant à boire, mais aussi synonyme de fête et de partage, sans forcément manger dessus (ou alors une planche de charcuterie « on the rocks »). Qui dit grand classique, dit grande maison malgré tout. Et il faut que ce soit haut en couleurs.

La couleur n’est pas ce qui manque à ce champagne, une belle couleur jaune vif, symbole de la fête un peu partout dans le monde. Vous me suivez maintenant ? Oui, je pense bien à la cuvée Brut Carte Jaune de la maison Veuve Clicquot. Fraîcheur, plaisir, symbole de fête et de bon moment entre amis… Finalement, n’est-ce pas l’accord parfait pour coller sur un Dirty Dancing endiablé avec un Patrick Swayze des grands jours ?

Mon enquête sur le mystère de la Carte Jaune terminée, je peux maintenant quitter le noir & blanc du Grand Sommeil d’Howard Hawks, ranger mon chapeau et mon trench pour reprendre une activité normale, et vous dire à très bientôt dans un vin & cinéma n°4 !

Le mystère était donc élucidé

P.S : D’ailleurs, si vous avez des idées de film…n’hésitez pas à m’en faire part !

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