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Les préjugés du vin #4 : Le vin bio/biodynamique/nature

Continuons notre petite série avec un sujet largement à la mode en ce moment, la question des vins bios, biodynamiques et « natures ». Ces termes sont de plus en plus présents sur les étals de nos cavistes, sauf qu’il est souvent peu clair pour le client, et souvent synonyme pour lui de qualité. Mais qu’en est-il vraiment ?

Déjà, il est nécessaire de bien comprendre les concepts derrière ces mots qui, non, ne signifient pas la même chose.

Le vin bio

Un vin certifié bio est un vin produit à partir de raisins issus de l’agriculture biologique. Afin de produire un vin bio, le vigneron doit donc passer par un processus de certification (auparavant apanage d’organismes privés, régis désormais par un cahier des charges européen). Le vigneron doit donc suivre ce cahier des charges dans ses vignes, et depuis 2012 lors de son processus de vinification. Ce cahier des charges limite entre autre la quantité et le type d’intrants (produits phytosanitaires de traitement de la vigne) qui doivent être utilisés lors de la conception du vin.

La biodynamie

Le vin biodynamique est à 99% du temps bio. Souvent aussi certifiée (notamment par Biodyvin ou Demeter en France), l’agriculture biodynamique descend directement des travaux d’un penseur de la fin du XIXe siècle, Rudolf Steiner. La philosophie sous-jacente à la biodynamie est la considération de la vigne non pas comme une finalité, mais comme appartenant à un écosystème en tant que tel. Cet écosystème peut ainsi prendre en compte le sol, le sous-sol, mais aussi la vie animale autour (insectes, organismes sous-terrain…) jusqu’aux phases de lune. Comportant une certaine vision spirituelle plus ou moins affirmée, la biodynamie est souvent plus exigeante que la simple agriculture biologique. Moins d’intrants, des produits plus naturels, mais aussi un soin constant apporté à l’écosystème autour de la vigne.

Le vin nature

Enfin, le vin dit « nature » ne dépend d’aucune certification en particulier. Il n’y a donc pas réellement une seule et unique définition des vins natures. Cependant, on peut résumer en indiquant qu’un vigneron « naturel » cherchera à produire le vin le plus nature qui soit : un minimum d’intrants, quelle qu’en soit la sorte. Souvent, l’image du vin nature est surtout un vin sans sulfite (ou soufre), produit utilisé pour stabiliser le vin.

Bio, biodynamique, nature…meilleurs que les autres ?

Est-ce qu’un vin bio, biodynamique ou nature est forcément meilleur qu’un vin « standard » ? C’est ce que les sirènes du marketing cherchent à nous dire, mais il n’en est rien. Déjà car le goût est une sensation, et donc par définition quelque chose de très personnel. De plus car une certification bio a beau assurer que le raisin est de bonne qualité, mais rien ne vous assure que le vigneron n’a pas saboté sa vinification une fois au chai. De la même manière, un vin biodynamique peut aussi vous sembler un réel OVNI et donc ne pas correspondre à ce que vous attendiez d’une appellation bien spécifique (cf. cet article autour de Pouilly-Fumé). Enfin, un vin nature peut souffrir d’une déviance due à son absence de soufre, voire ne ressembler à rien de connu (à part un autre vin nature), ce qui n’est pas du goût de tous.

Cependant, l’avantage majeur de la biodynamie et du vin nature est que l’absence de « corrections chimiques» à la vigne comme au chai oblige le vigneron à surveiller de près sa production. Et en surveillant plus, il y a de meilleures chances que le vin soit bon…non ? Mais ce n’est en rien une assurance !

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