Vous êtes attablé paisiblement au restaurant, votre compagne ou compagnon en face de vous. Normalement, tout va pour le mieux… sauf que dans vos mains est niché une source de stress : la carte des vins. Entre les noms imprononçables, les millésimes mystérieux et les prix qui s’envolent, cela va être difficile de choisir…ou même de faire croire que l’on peut choisir !
Pas d’inquiétude ! Que vous soyez novice ou amateur curieux, cet article vous aiguillera et vous fournira bon nombre de clés pour faire le bon choix.
Décrypter une carte des vins
La première étape consiste à comprendre ce qui se cache derrière cette liste parfois intimidante. Une bonne carte des vins est précise et variée (certains diraient avec de bonnes références…mais nous n’y sommes pas encore !). Sur chaque vin mentionné, on y retrouve l’appellation, le domaine ou le vigneron, la cuvée et le millésime. Idéalement (et occasionnellement), elle indique aussi les cépages utilisés et propose un court descriptif du style du vin. Mais je vous l’accorde, c’est tricher !
Repérer les informations essentielles de la carte des vins
Pour vous orienter efficacement, commencez par identifier les grandes catégories. La carte est souvent classée par couleur des vins (effervescents au début, puis blancs, rosés et rouges). Ensuite, elle sera déclinée en régions (Bordeaux, Bourgogne, Loire, vins du monde…).
Ne vous laissez pas impressionner par la taille de la carte. Dans un premier temps, il est préférable de se concentrer sur les sections qui correspondent à vos goûts ou au type de plat que vous avez commandé (pour cela, vous pouvez même voir nos recommandations d’accords mets & vins).
Explorer les appellations émergentes
Les appellations moins connues cachent souvent de belles surprises à des prix plus abordables. En effet, il vaut mieux souvent un bon vin d’une petite appellation qu’un vin moyen d’une grande appellation. C’est le moment de se jeter à l’eau et oui, en bourgogne rouge, un Monthelie peut se révéler plus flatteur qu’un Pommard ou Volnay. De même, un grand Muscadet peut s’avérer bien plus plaisant qu’un Sancerre ou Pouilly Fumé moyen.
Demander conseil aux professionnels
N’hésitez jamais à solliciter l’aide du personnel du restaurant, notamment quand ce dernier a un sommelier ! C’est probablement le conseil le plus important de cet article ! Et non, cela ne nuira pas à votre street cred’, on vous l’assure.
Le sommelier, votre meilleur allié
Le sommelier est un professionnel formé pour vous guider dans vos choix au restaurant. Sa mission est de vous écouter et de vous conseiller en fonction de vos goûts (de votre budget) et des plats commandés. Il ne vous poussera pas vers le vin de plus cher de la carte (ou alors c’est un mauvais sommelier), au contraire ! Son but est que vous preniez un maximum de plaisir au restaurant. N’ayez donc pas peur de lui parler de vos préférences, de votre choix de mets… et de votre budget.
Et si vous voulez être surpris (et souvent lui faire plaisir), demandez-lui quelque chose qui vous surprenne. Bien souvent, c’est un pari gagnant !
Quand il n’y a pas de sommelier
Nous l’avons vu, tous les restaurants n’emploient pas de sommelier (ou alors, si vous ne connaissez que cela, vous êtes un privilégié !).
Dans ce cas, n’hésitez pas à demander conseil au serveur. Il peut tout de même avoir des connaissances sur les vins proposés. Si vous n’êtes cependant pas convaincus par ses réponses (ou s’il vous oriente uniquement vers les vins les plus chers), reprenez donc cet article !
Accorder mets et vins : rappel des principes fondamentaux
Petit rappel rapide des principes de l’accord mets et vins. Ce n’est évidemment pas une science exacte, et chaque plat peut avoir des accords différents, ou surprenants. Néanmoins, dans le stress de l’instant, il est parfois bien de se caler sur ces quelques principes des base.
Les accords classiques
Les associations qui ont fait leurs preuves :
- Poissons et fruits de mer : vins blancs secs comme un Muscadet ou Sancerre dans la Loire, Chablis en Bourgogne
- Viandes blanches : vins blancs structurés de bourgogne par exemple (côtes de Beaune, Meursault…) ou de la vallée du Rhône (Saint-Joseph…) ou rouges légers tels que les pinots noirs de Bourgogne.
- Viandes rouges : vins rouges avec plus de tannins. On pense à Bordeaux ou les Côtes du Rhône
- Fromages : choix complexe, cela va beaucoup dépendre du type de fromage. Mais pour ne pas prendre de risques, un vin rouge léger peut convenir (Saint-Nicolas de Bourgueil en Loire, Beaujolais…).
- Desserts : idéalement partir sur un vin doux avec du sucre résiduel. Evitez les champagnes ou effervescents nature ou bruts !
L’accord régional : un pari gagnant
Une méthode souvent simple et efficace consiste à associer un plat et un vin d’une même région. L’histoire fait souvent que les deux ont évolué ensemble, et vous avez de grandes chances que les deux s’accordent bien entre eux.
Astuces pratiques pour faire le bon choix
Voici quelques petits conseils supplémentaires pour vous aider à naviguer dans l’univers des vins au restaurant.
Définir son budget
Règle numéro 1 : le prix n’est pas toujours synonyme de qualité. C’est plutôt un axe de lecture de la rareté du vin (et bien souvent, les restaurateurs vont avoir des vins très cher à la carte pour pouvoir permettre à des clients de se mettre en avant). Il est raisonnable de définir son budget avant de faire son choix. Et encore une fois, n’hésitez pas à le communiquer au sommelier. Vous trouverez toujours une chaussure à votre pied !
Pour information, dans un restaurant gastronomique / étoilé, en général je considère le budget du vin comme une personne supplémentaire à table. Ainsi, si les menus sont aux alentours de 100€, je prendrais une bouteille dans cet ordre de prix.
Tenir compte du contexte
La saison, l’occasion et l’ambiance du repas influencent également votre choix. Ainsi vous préférerez mieux un vin rouge en hiver, tandis qu’un vin frais et léger collera plus à votre état d’esprit en été.
Vous ne prendrez de la même manière pas la même chose pour un dîner romantique qu’entre un apéro avec des planches avec des potes. Si le second appelle des vins originaux, plutôt fun et légers, le premier à l’inverse pousse pour des vins plus élégants et raffinés.
Conclusion : faire confiance à son palais
Une fois cela dit, rappelez-vous que le meilleur vin est celui que vous aimez. N’ayez pas peur de sortir des sentiers battus et de faire confiance à votre palais. Vous avez le droit de n’aimer que du vin rouge (ou blanc), et vous avez de grandes chances de toujours trouver un vin qui conviendra à votre menu. Après, c’est une question d’expérience et d’habitude. C’est comme tout, c’est par la pratique (et donc des erreurs) que vous deviendrez plus à l’aise pour choisir le vin qui vous plaît.
J’espère maintenant que la prochaine fois que vous serez face à une carte des vins impressionnante, vous ne ressentirez plus (ou moins) ce stress. Au contraire, c’est un plaisir que de lire une carte des vins, donc profitez du moment, souriez et lancez-vous·
Après tout, découvrir de nouveaux vins fait partie des plaisirs de la table, et même les plus grands connaisseurs ont commencé comme novices !