Avec la sortie aujourd’hui du nouveau Woody Allen, Blue Jasmine, je me suis dit qu’un petit vin & cinéma autour d’un de mes films préférés de ce cher Woody pourrait être bien sympathique.
Oui, mais quel film ? Annie Hall, mon préféré ? Match Point, le meilleur des 10 dernières années ? Vicky, Christina, Barcelona, le plus frais pour nous rappeler l’été ? Ou bien Midnight in Paris, l’un des plus touchants, et surtout un qui nous touche car flattant l’image de la France et de Paris durant le siècle passé.
Et là, petit flash : Mais c’est bien sûr ! Je sais déjà quel vin ira avec Midnight in Paris ! Et donc, vous avez gagné une petite bafouille sur ce que l’on peut boire avec Owen Wilson et Marion Cotillard dans le Paris de l’Âge d’Or, le Paris des années folles…
D’ailleurs, le vin a une place prépondérante dans le film. Et il peut être des compagnies les plus agréables, définitivement festif avec Ernest Hemingway, ou soutien à l’inspiration comme le Haut-Brion que commande Dalí pour sa tablée composée de Man Ray et Luis Buñuel. Il peut aussi être rasoir, comme durant cette soirée où Paul vante les qualités gustatives de tel vin par rapport à tel autre. Nous sommes du côté d’Ernest, de Dalí et de Gil, le vin est fait pour être partagé, apprécié, pour enrichir l’imaginaire et égayer les relations humaines. Il n’est pas là pour imposer un goût, une image ; il ne doit pas être snob, vantard ; il doit rester simple.
Pour moi un vin dans cet esprit est clairement un vin comme le Spring de Vincent Carême à Vouvray. Pourquoi ? Tout simplement car c’est un vin fin, léger, un vin qui se glougloute tout seul entre amis, du genre toujours là pour vous soutenir, sans jamais alourdir vos papilles. Aucun snobisme dans ce Vouvray (et dans le Vouvray en général), il est uniquement là pour nous accompagner, nous faire profiter du moment. Il faut toujours en avoir un sous le coude pour une bonne soirée entre amis.
Et pour ceux qui ne veulent pas se limiter au vin, je pense que la Folle Blanche de Grosperrin est aussi parfaite devant Midnight in Paris. Parfaite, car bien que ce soit un Cognac, alcool d’image très aristocrate, cette Folle Blanche a su garder sa fraîcheur de jeunette. Issue d’un cépage pré-phylloxérique, elle nous rappelle les années Folles, se goûte très facilement et est idéale pour s’initier au Cognac, ou à déguster entre amis sans non plus se vautrer dans un fauteuil club, cigare au bec. Non, définitivement, une Folle Blanche serait parfaitement raccord devant Midnight in Paris.
Mais dites-moi ? Récemment, Midnight in Paris a été diffusé en plein air, sur la Butte Montmartre, c’eût été l’idéal pour faire ces accords : une bouteille de Vincent Carême pour le début, une de Folle Blanche pour la fin, le tout dans l’air d’été parisien, bercés par la musique de Sidney Bechet… Mais ça y est, je m’égare déjà…